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Renforcement des capacités matérielles et humaines ¦ Imprimer ¦  Email

Les FDS ont connu une déstructuration très lourde au moment des évènements successifs qui ont secoué le pays dans un passé récent en termes d’infrastructures, d’équipements, des ressources humaines et connaissent encore des conditions socio-économiques déplorables. Deux ans après les élections, la RCA ne dispose toujours pas de FDS capables d’assurer pleinement la sécurité à l’intérieur et aux frontières du pays. Cette situation est en grande partie attribuable à une armée vieillissante et un manque cruel de moyens financiers et matériels face à l’énormité et à l’urgence des besoins.

Par conséquence, la démarche du renforcement des capacités consistera à procéder simultanément à une incitation au départ à la retraite de militaires dont le profil n’est plus en adéquation avec les nouveaux postes et au recrutement de jeunes officiers et militaires du rang. Les départs à la retraite concernent d’ores et déjà plus de 700 personnes pour lesquelles le Gouvernement devra mobiliser les ressources incitatives nécessaires.

Pour une meilleure motivation, il serait souhaitable d’apurer les arriérés de salaires qui se présentent de la manière suivante : quatre mois pour l’année 1992, quatre mois pour l’année 1993, 17 mois pour la période allant de septembre 2001 à mars 2003 et enfin six mois pour la période d’avril 2003 à septembre 2006, soit 31 mois de salaire. Des discussions sont en cours avec l’Union européenne pour obtenir les moyens financiers nécessaires afin d’organiser ces départs qui seront étalés sur trois ans. Simultanément, le Gouvernement vient d’entamer une première phase de renouvellement des effectifs tant officiers que militaires du rang. Conformément aux directives du Président de la République, tous ces recrutements se font sur des bases multirégionales.

Une première promotion d’officiers a été formée selon ce principe. Une deuxième promotion est en cours de formation. De même, un premier bataillon a terminé sa formation à Bouar et a rejoint sa nouvelle affectation. Par ailleurs, un deuxième bataillon recruté dans les mêmes conditions est en attente de formation. Ce même principe est observé par la gendarmerie.

En alliant départs à la retraite et recrutement, le Gouvernement devrait pouvoir modifier progressivement et de manière considérable la géographie humaine de l’armée centrafricaine de façon à la rendre plus représentative du pays, et de ce fait plus républicaine. Des tableaux d’effectifs, actuellement en cours d’élaboration, permettront de connaître de façon précise, d’ici le dernier trimestre de 2007, les besoins en effectifs, en formation et en matériel. Au niveau de la police, les calculs montrent qu’il faudrait recruter et former, chaque année, entre 600 à 800 élèves gardiens de la paix, pour être en mesure d’atteindre le ratio de 1 policier pour 1 971 habitants en 2009.

Pour la formation des policiers, le Gouvernement estime nécessaire de réhabiliter l’Ecole nationale de police en construisant de nouvelles salles de cours, des dortoirs, un réfectoire, une salle d’exercice de tir et en la dotant d’équipement informatique et didactique. La modernisation de la police nécessitera l’organisation d’une formation continue dans les domaines spécialisés suivants : identification judiciaire ; techniques d’intervention, d’interpellation, maintien de l’ordre, antiterrorisme, armes biochimiques. Enfin, compte tenu de la prévalence élevée du VIH/SIDA en milieu policier, il est indispensable de construire une infirmerie et une maternité pour faciliter le suivi, la sensibilisation et la prise en charge des policiers et de leurs familles, des cités de police, à l’image des casernes militaires, pour maîtriser tout mouvement et comportement du personnel et doter la police de moyens logistiques et d’équipements de transmission et de maintien de l’ordre.