La pauvreté est un phénomène réel en République Centrafricaine (RCA), car 67,2 % de la population, soit 2 618 000 personnes, vivaient en dessous du seuil de pauvreté national en 2003, dont 72 % des personnes habitant en milieu rural et 59 % en milieu urbain. L'objectif principal de la stratégie de réduction de la pauvreté consiste à trouver une solution globale et définitive à cette érosion du bien-être des populations centrafricaines. Compte tenu de l'ampleur des difficultés auxquelles les populations ont été confrontées depuis de nombreuses années, la tâche pour la réduction de la pauvreté s'annonce ardue. Aussi, pour lutter efficacement contre la pauvreté, il est important d'en déterminer la nature et l'ampleur, de connaître sa localisation ainsi que ses causes profondes. Par ailleurs, il est essentiel que les politiques publiques de lutte contre la pauvreté prennent en compte la manière dont la population perçoit cette pauvreté. Principaux déterminants de la pauvreté en CentrafriqueLes ménages comptant un grand nombre de personnes de chaque groupe d'âge (à l'exception des personnes âgées de plus de 60 ans) ont une plus grande probabilité d'être pauvres. Par ailleurs, il existe une corrélation entre la localisation géographique des ménages et leur bien-être. En effet, la consommation par équivalent adulte diminue fortement pour le milieu urbain et les autres villes. Le niveau d'éducation du chef de ménage et celui du conjoint sont positivement corrélés au bien-être. Donc, la pauvreté baisse avec le niveau d'instruction. Cependant, alors qu'il est toujours vrai en milieu urbain, ce résultat est mitigé en milieu rural. En ce qui concerne les variables relatives à l'emploi, en milieu urbain, on ne perçoit pas de différence significative entre les ménages dont le chef exerce un emploi et ceux dont le chef est sans emploi. Par contre, en milieu rural, l'exercice d'une activité améliore sensiblement le bien-être. Par ailleurs, pour ce qui est des branches d'activité, les activités primaires sont généralement associées à un bien-être inférieur à celui des autres branches. Quelle politique pour lutter contre la pauvreté ?Du fait de leur niveau de pauvreté, du déficit de la pauvreté et de leur poids démographique, certaines régions doivent être des cibles privilégiées des politiques dans une approche régionale. Il faudra aussi mettre l'accent sur les activités dans le monde rural où le fléau a une assez forte incidence. D'autres variables de ciblage peuvent être utilisées telles que le type d'activité économique du chef de ménage. Les questions relatives à l'éducation figurent également parmi les plus importantes, car le niveau de vie croît avec le niveau d'instruction. Par ailleurs, vu que la taille des ménages semble être corrélée avec le risque de pauvreté, il y a lieu d'envisager un programme de planning familial au profit des plus démunis. C'est en se fondant sur cette approche et en tenant compte des données disponibles que le gouvernement centrafricain a décidé de baser son diagnostique sur une approche principalement monétaire. Ce diagnostique résulte essentiellement de deux enquêtes sur les conditions de vie des ménages en milieux urbain et rural réalisées avec l'appui technique et financier du PNUD en 2003, complétées par une enquête participative financée par la Banque mondiale en 2006. |
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